Interview de John, thérapeute
Comment fonctionne la balance corporelle ou impédancemètre ?
L’impédance est la résistance des tissus biologiques à la traversée d’un courant basse tension. Elle est le résultat de l’opposition des tissus au passage du courant. L’eau conduit bien le courant alors que les tissus gras sont plutôt isolants. On fait donc passer dans l’ensemble du corps, par secteur, un courant de très faible intensité, qui n’est absolument pas ressenti.
On va ainsi déterminer l’eau corporelle, puis la masse non grasse et enfin la masse grasse.
Avec l’analyse de la balance corporelle, vous obtenez des résultats pratiquement identiques au niveau médical DEXA (absorptiomètre à rayon x, méthode de référence des hôpitaux) sans les inconvénients des rayons x.
Que mesure la balance corporelle ?
On mesure précisément la quantité d’eau dans 5 segments de notre corps. Cela nous donne la quantité du tissu maigre, composé d’eau et de protéines. Via des algorithmes liés à cette résistance, on détermine le tissus osseux et l’eau qu’il contient.
Enfin, à partir de l’eau corporelle, on détermine la masse non grasse (eau, protéines) formant la membrane cellulaire, les minéraux (l’ossature) et enfin la masse grasse (poids moins masse non grasse).
Convient-elle à toutes les morphologies, tous les âges et toutes les conditions physiques ?
Oui. L’analyse avec la balance corporelle fonctionne pour tous et pour toutes.
Malgré la très faible intensité, par sécurité, nous la déconseillons aux porteurs de pacemaker, de dispositif électronique implanté. Pour les femmes enceintes, il n’y a pas de risque mais les résultats sont faussés par la présence du volume de l’enfant.
En quoi est-ce pertinent de faire des bilans réguliers dans le cadre de sa pratique fitness ?
Cela permet d’avoir une évaluation précise de sa composition corporelle et de suivre son évolution, autrement que par son ressenti : se trouver « trop gros, trop gras, pas assez fit ».
Cela peut également être une forme de motivation.
Est-ce utile pour s’aider à atteindre tous ses objectifs fitness : réhabilitation, perte de poids, silhouette, développement musculaire, athlétisme, remise en forme ?
L’analyse corporelle donne « un état des lieux physique » du moment et permet de fixer, en partie, sa méthodologie d’entraînement. Quand les bilans sont faits régulièrement, ils donnent une statistique de son évolution physique, ce qui permet d’apporter des éléments correctifs.
En revanche, ils ne donnent pas d’indicateurs de condition physique respiratoire et cardio.
Est-ce que le bilan corporel peut s’inscrire en complément d’un bilan de santé ?
J’irais même plus loin : le bilan corporel devrait s’inscrire dans un bilan de santé complet, comprenant une analyse de sang, et un bilan nutritionnel détaillé, comprenant idéalement un test respiratoire des gaz expirés (assimilation des sucres).
Là encore, le bilan de santé est une image d’un jour et il devrait, le cas échéant, être suivi d’actions correctives. L’équilibre homéostasique* de notre corps, « son état d’équilibre », est un processus qui doit se faire en continu, qu’il n’est pas toujours facile de maintenir sur le long terme.
On estime couramment que l’entraînement physique correspond environ à 40% du résultat visé et l’alimentation à 60%.
Mais un autre élément non négligeable à prendre en compte est la capacité de nos organes et cellules à assimiler ce qu’ils reçoivent. Même si on mesure un taux d’oxygénation dans le sang avec un oxymètre, cela ne veut pas dire que chaque cellule assimile correctement l’oxygène et qu’elle n’est pas en déficit. Il en est de même avec l’assimilation des nutriments et du fonctionnement de notre système de digestion.
D’où l’importance à accorder aux bilans, ponctuels et réguliers, dans le cadre global de sa santé.
Que diriez-vous à un homme, ou à une femme, qui hésiterait encore à faire son bilan corporel ?
Nous souhaitons tous améliorer quelque chose dans notre corps mais c’est souvent basé sur des envies ou sous l’influence de la publicité, et rarement sur des éléments mesurés.
Il est utile d’avoir une base de travail pour identifier précisément les points d’amélioration et établir un plan d’entraînement adapté à ses besoins réels.
En outre, l’analyse de la composition corporelle est un indicateur pour identifier d’éventuels problèmes de santé, comme par exemple, une obésité à un stade précoce.
Le mot de la fin ?
Comme je le dis souvent en thérapie ou en formation « ne me croyez jamais » mais testez vous-même.
Le corps ne ment jamais. Encore faut-il l’écouter.
John – Thérapeute
* Tendance de l’organisme à maintenir ou à ramener les différentes constantes physiologiques (température, débit sanguin, tension artérielle, etc.) à des degrés qui ne s’écartent pas de la normale.